 Une cinquantaine de marins CGT grévistes se sont rassemblés devant le siège du PS à Marseille pour exiger des réponses quant à l’avenir des emplois et du transport maritime. STEPHANE CLAD Les marins sont en grève reconductible depuis mercredi 2 mai pour la défense des emplois et l’avenir de leurs compagnies. Ils interpellent les deux candidats, hier le PS, aujourd’hui l’UMP.
Rue Montgrand (6e), hier, mercredi 2 mai, ça pète et ça fume rouge devant le siège de la fédération du PS 13.
Car les marins marseillais CGT de la SNCM-CMN et de tout le pays ne veulent pas connaître les mêmes conditions de moins disant social que leurs collègues naviguant sur les navires de Corsica Ferries. Voilà pourquoi ils ont cessé le travail un jour après le 1er mai et continueront leur grève dans les prochains jours parce que, selon eux, seule la lutte fera entendre leur voix.
Tous les marins et personnels sédentaires des différents secteurs de navigation sont menacés par le dumping social, selon la Fédération des syndicats maritimes CGT. Que ce soit les marins de Maritima qui s’occupent du ravitaillement des navires en carburant ou leurs camarades du remorquage ou encore ceux des compagnies françaises SNCM-CMN sur la desserte de la Corse, ils sont « immobilisés » et mobilisés pour ne pas disparaître sous la vague de la concurrence déloyale.
« Le commencement d’une Europe sociale »
Le but de ce mouvement national est d’interpeller les deux candidats, dont l’un deviendra, après le 6 mai, président de la République. D’où cette rencontre chez les socialistes qui assurent « Le changement, c’est maintenant », chiche ! leur répondent les marins cégétistes qui proposent le rétablissement de la justice sociale et la défense des emplois en soutenant la loi présentée par le groupe communiste au Sénat (déposée le 22 mars dernier) imposant le pavillon français de premier registre à toutes les compagnies opérant en France.
D’après Frédéric Alpozzo, secrétaire général des marins CGT de la SNCM, « ce serait le commencement d’une Europe sociale pour que les marins européens bénéficient des mêmes droits que les marins français ». Or aujourd’hui, de plus en plus d’armateurs français utilisent des pavillons de complaisance en touchant les aides de l’Etat sans aucun marin français à bord avec un équipage soumis aux minima sociaux et à la précarité. « C’est pourquoi il y a urgence à légiférer », insiste Frédéric Alpozzo. Le représentant des marins CGT évoque une proposition de loi bénéfique pour les salariés pouvant entraîner la création de milliers d’emplois en lien avec le sauvetage des chantiers navals de Saint-Nazaire autour du développement de l’activité maritime hexagonale.
Réponses insatisfaisantes du PS
A la sortie du siège du PS, les réponses sont jugées « insatisfaisantes ». « Nous attendons toujours des engagements et des décisions qui ne sont malheureusement pas au rendez-vous », annonce Frédéric Alpozzo. D’autres perspectives sont ouvertes avec les élus corses et la direction de la SNCM et CMN pour trouver un accord à l’amiable afin de garantir le maintien des emplois avec les deux car-ferries Casanova et Bonaparte. D’importantes menaces pèsent sur l’avenir de ces deux compagnies depuis que la délégation de service public (DSP) a été annulée au tribunal administratif à la demande de la compagnie low-cost Corsica-Ferries. Une nouvelle DSP doit être établie en septembre.
Un véritable enjeu socio-économique se joue pour la Corse et le continent. Les marins pagaieront de toutes leurs forces pour vivre de leur travail et ne pas couler comme le Sea France en Méditerranée.
PIEDAD BELMONTE http://www.lamarseillaise.fr/social/la-lutte-pour-les-memes-droits-appliques-a-tous-26660.html
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