LES DRH FELICITENT L'UGICT-CGT !

Publié le par Tourtaux

 

Les DRH félicitent l'UGICT !

 

Un vieux lecteur de ce blog attire notre attention sur une toute petite brève parue discrètement sur le site de l'UGICT, où l'on peut lire cela : "Mardi 30 novembre, Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger, secrétaire générale et secrétaire général adjoint de l'Ugict CGT, ont reçu le Prix des lecteurs de l'association RH&M pour leur livre "Pour en finir avec le Wall Street management".

 

Jusque là, ça reste mystérieux (on n'a pas lu le livre, on peut imaginer ce qu'est "le Wall Street management", probablement l'équivalent "chef du personnel" du capitalisme "financier").

Alors, on cherche ce que c'est que cette fameuse association RH&M. Traduction évidente : "Ressources Humaines et Management". Si l'on cherche trois secondes sur Internet, on découvre que "Le GROUPE RH&M, créé en 1998, est spécialisé dans la formation pour les Professionnels des Ressources Humaines et les Cadres du Management".

Autrement dit, une association de nos enfoirés de chefs du personnels et autres directeurs des relations sociales (Ah, pardon, Ressources Humaines, c'est comme ça qu'il faut dire aujourd'hui).

 

Donc on résume : l'association de nos enfoirés (etc...) vient de décerner son prix des lecteurs aux deux dirigeants de l'UGICT. Là, on tique. On a les boules, quand même malgré tout.

On sait bien que ça fricote ensemble de tous les côtés, patrons et prétendus syndicalistes ensemble, comme dans tous ces clubs et associations semi-clandestins (voir ICI, très intéressant, même si c'est pas un scoop !), mais voir nos exploiteurs féliciter nos dirigeants syndicaux, ça fait mal.

 

C'est pas fini.

Car cela aurait pu rester confidentiel, un peu gênés aux entournures quand même... Mais non, on s'en félicite, on s'en gargarise, sans aucune honte.

Notre lecteur a reçu l'invitation suivante :

 

invitUGICT RH&M "Cher-e Camarade,
Nous avons le plaisir de t’inviter à la réception organisée le vendredi 14 janvier 2011 à 12h30 à l’occasion de la remise du « Prix des lecteurs RH & M » attribué au livre « Pour en finir avec le Wall Street management » écrit par Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger.
Qu’une association de DRH décerne un prix à la CGT n’est assurément pas banal. Cela confirme la force de notre démarche, y compris dans sa dimension propositionnelle. La crise que traverse la profession de DRH, à laquelle la finance enlève aujourd’hui toute marge de manœuvre, nous ouvre, par ailleurs, des possibilités inédites de rencontres.
Tu trouveras ci-joint le texte d’invitation [ci-contre, NdlR].
Bien fraternellement.
Bernard Salandre
Coordination du Bureau de l’Ugict-CGT"

 

Hallucinant ! Voilà l'UGICT qui rêve d'inflitrer l'association de nos enfoirés (etc. voir plus haut).

Conclusion : Le Duigou a fait des petits, et la gangrène est bien profonde... Donc si il y en a qui veulent pourrir la petite sauterie du vendredi 14 janvier, qu'ils ne se gênent pas !

 

Un mot sur l'UGICT, pour élargir la discussion au delà de ce gag désolant.

 

Sur ce blog, depuis l'origine nous militons pour la dissolution de l'UGICT : nous considérons que c'est aux prolétaires de diriger le syndicat, et que les techniciens, éventuels cadres et agents de maîtrise doivent se mettre sous leur direction.

Nous avons toujours refusé une structure particulière qui caresse ces couches dans le sens du poil, pour les conforter dans leurs rôles d'exécutants du capital, sans remettre en cause ni leur fonction hiérarchique, ni la division du travail qui réduit l'ouvrier à une pure force de travail, détruite dans sa chair et son esprit.

Or, il apparaît que l'UGICT va disparaître tôt ou tard, c'est sur les rails, et c'est une décision confédérale !!! Par exemple, au dernier congrès des cheminots fin novembre dernier, ce n'est pas autour des retraites que ça a chicoré [et pourtant, il y avait de quoi !], c'est sur la question du regroupement des syndicats "ouvriers" et "maîtrise et cadres"...

 

Qu'en penser ? Et bien, voici probablement l'analyse que l'on peut en faire.

 

Aujourd'hui, dans la Conf', ça y est, les techniciens et cadres ont "pris le pouvoir" dans l'appareil, l'élection du cadre Gilbert Garrel à la tête des cheminots n'en étant qu'une illustration supplémentaire. Les quelques ouvriers restant (pourtant des bons bureaucrates bien blindés !) sont sur la touche, et l'orientation confédérale reflète désormais les illusions et espoirs de reconnaissance de la petite-bourgeoisie salariés, des techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres, du privé comme du public, aujourd'hui soumis (comme les autres) à l'accentuation de la guerre économique.

Le "développement humain durable", c'est cette orientation. La critique du "Wall Street management et le prix RH&M, c'est ça. L'économie sociale et solidaire qui serait "non capitaliste", c'est ça. Le Duigou, c'est le symbole.

Donc aujourd'hui, le changement social est achevé dans la confédération, et l'UGICT ne sert plus à rien, puisque c'est toute la confédération qui suit cette voie ! On peut alors la faire disparaître...

Et tant pis pour les ouvriers, les prolétaires de Goodyear, Fralib, Freescale ou des raffineries. Ils n'ont qu'à s'aligner...

 

Source : http://ouvalacgt.over-blog.com/

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Alors là Cyril chapeau!<br /> Tu soulèves un sacré lièvre, celui du nerf de la guerre qu'est le putain de pognon.<br /> Je suis persuadé que dans la CGT de Benoît Frachon et même à l'époque plus récente de Krazucki, nous n'aurions jamais vu cela. Ce livre est une injure à notre CGT, cadres, maîtrises, employés et<br /> ouvriers confondus.<br /> Aucun militant de la CGT, encore moins lorsqu'il a des responsabilités syndicales, ne doit recevoir les félicitations de ceux qu'il est censé combattre.<br /> La CGT doit être une et indivisible, je ne vois pas dans mon propos, d'excès d'ouvriérisme.<br /> LE PROBLEME QUE TU EVOQUES PATRICE CONCERNANT LE SYNDICAT DES EMPLOYES DE TA BOÏTE, TU T'EN EST EXPLIQUE SUR CE BLOG LORS DES GREVES DE L'AUTOMNE, N'A RIEN A VOIR AVEC CE DONT NOUS PARLONS PUISQUE<br /> CE CLIENT EST UN MAGNIFIQUE SALAUD QUI A DETRUIT LA CGT DANS TON ETABLISSEMENT.<br /> Les majuscules sont involontaires mais j'avais presque fini, je me suis contenté de remettre les choses en place.<br /> Les errements au sein de la CGT ne pourront aller qu'en s'accentuant puisque même des personnes employées par la CGT ne sont même pas syndiquées à la CGT. Un comble!<br /> Qu'on m'explique comment on peut se battre sur des positions de classe dans ces conditions.<br /> Par ailleurs, s'il existe parmi nous des salauds, nous les connaissons, ce sont ceux qui font carrière ou se servent de la CGT pour prendre du galon ou recevoir des enveloppes en douce.<br /> Je ne vois aucune raison de crier au secours ou de s'étriper entre camarades, quel que soit le travail exercé par chacun d'entre nous.<br /> Ce que j'ai expliqué dans mon commentaire précédent est véridique et, que cela plaise ou non, c'est une réalité. Ce qui c'est passé avec la direction du SNES-UP avec le pauvre con que je suis,<br /> démontre une fois de plus que ces futurs cadres ne vont pas être des cadeaux pour les travailleurs qui seront sous leur coupe à moins qu'ils ne fassent carrière dans la CGT à laquelle s'apprête à<br /> adhérer la FSU à laquelle est affiliée le SNES-UP.<br /> Lorsque j'ai parlé du congrès de la fédération des cheminots CGT, ce n'était pas anodin, je veux démontrer et cela, personne ne le soulève, que ce congrès fut à l'image de celui de la confédé. Tout<br /> était prévu d'avance. Dans ma région où s'est tenu le congrès, c'est la fédé qui s'est occupée de tout. Le syndicat des cheminots de Reims n'avait pas voix au chapitre. Quant à moi et mes bouquins,<br /> chacun sait ce qui c'est honteusement passé.<br /> Ce congrès fut le congrès de la claque. Le dernier jour, un camarade du CN sortant a lu la liste des heureux élus en réélus, chaque nom était évoqué avec brio par le camarade qui, visiblement-,<br /> attendait à chaque fois les applaudissements, la claque comme s'est plu à me dire un camarade.<br /> Lorsqu'on en arrive à ce stade de la connerie, je ne regrette pas ma condition sociale d'ouvrier car ces types se comportent plus comme des patrons que comme des syndicalistes de la CGT.<br /> Il n'est dont pas étonnant que certains d'entre eux soient félicités chaudement par leur patron.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Salut à tous,<br /> Personnellement, cet article ne me dérange pas du tout, il est bien écrit et quelque peu provocateur, et il pose une bonne question.<br /> La solution est pourtant simple : refuser le prix.<br /> Si un patron te tend une enveloppe, tu la prends ou non, mais dans les deux cas tu en assumes les conséquences.<br /> Quand aux écrivains de l'ouvrage, ils peuvent se faire autant de publicité en acceptant ou en refusant le prix, bien qu'il soit à mon avis dommage de devoir sa reconnaissance à ceux que l'on est<br /> sensé combattre.<br /> Il faudrait également connaître le public ciblé par le livre...<br /> Alors je pose la question autrement : la polémique autour de l'ouvrage sera-t-elle vendeuse ou non!<br /> <br /> <br />
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T
<br /> JE SAVAIS QUE TU ALLAIS VENIR, CELA NE CHANGE RIEN AU CONTENU DE CET ARTICLE. NOUS ALLONS VOIR SI LES CAMARADES DE OU VA LA CGT VONT VENIR DONNER LEUR POINT DE VUE.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> oh là !!! il faudrait atterrir ! l'UGICT existe depuis 1963 ( la CGT de Frachon, faut-il le rappeler ) !<br /> <br /> Ce n'est pas une nouveauté, mais résulte de la volonté de la CGT de ne pas laisser les cadres dans les pattes du patronat et de la CGC<br /> <br /> l'ouvriérisme de bas étage est contraire à la CGT<br /> <br /> Que l'on combatte le réformisme qui gangrène la CGT, je ne suis pas le dernier, mais là, je trouve cela assez désolant<br /> <br /> A tout hasard, je signale que je milite à la CGT, que j'anime un syndicat UGICT-CGT , bien plus "lutte de classe" que le syndicat des employés<br /> <br /> <br /> Il y a des salauds à l'UGICT, c'est fort possible, il y en a aussi chez les ouvriers<br /> <br /> <br /> Halte aux divisions imbéciles<br /> <br /> <br />
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T
<br /> D'accord avec toi moderateur mais il n'est pas besoin d'être anarchiste pour piger pourquoi notre confédération syndicale CGT va pousser pour que les fédération soient tenues par des cadres.<br /> Je ne confond pas le maîtrise et le petit cadre avec les autres enfoirés que l'on rencontre en effet partout, y compris parmi le personnel d'exécution.<br /> Mais on ne peut pas ne pas se poser des questions.<br /> Je m'attendais en mettant cet article à des réactions, c'est justement pour inciter au débat, pas à la haine du chef ou de l'ouvrier, que j'ai mis cet article qui me rappelle une anecdote d'il y a<br /> 35 ans.<br /> C'était donc en 1975, quand fut relancé le syndicat des cheminots de Rethel. Un "camarade", tu sais le connard dont je parle dans mon bouquin "Les Apparatchiks", qui a décidé, à mon insu, que le<br /> Jacques n'aurait pas sa carte syndicale et ceci pendant au moins deux ans, et bien ce gaillard qui a fait une brillante carrière à la SNCF grâce à la CGT, a surtout fait la gueule parce que les<br /> camarades de la Maîtrise, ont refusé d'être affiliés à l'UFCM, ne voulant pas scinder le syndicat renaissant en deux.<br /> Nous étions en train de remonter un syndicat moribond et le gugusse insistait lourdement pour que l'encadrement qui bossait avec les gars du tas tous les jours, fasse sécession, alors qu'ils<br /> reprenaient leur carte pour un tous ensemble, avec la base.<br /> Ce n'est pas un exces d'ouvriérisme mais une réalité.<br /> Quand l'autre jour les dirigeants nationaux du SNES-UP m'ont descendu, parce qu'ils ont vu mon blog lutte de classes, ils se sont comporté comment?<br /> Si le congrès de la fédération des cheminots a désigné un cadre, pas un maîtrise, nuance, à la direction de la fédération, ce n'est pas par hasard. C'est tout simplement pour émousser la<br /> combativité des cheminots qui sont loin d'approuver cette désignation préparée longtemps à l'avance pour le plus grand bonheur du MEDEF et de son gouvernement.<br /> <br /> <br />
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